C'est accompagné par un grand ciel bleu, que je prenais part le week-end dernier à l'une de mes dernières courses de la saison. Un triathlon un peu particulier pour moi, puisque annoncé comme l'objectif de ma saison: L'Ironman 70.3 d'Aix en Provence.
1,9kms de natation dans le lac de Peyrolles, 90kms dans l'arrière pays Aixois, et pour finir un semi marathon en plein centre ville.
Un peu particulier aussi puisque cette épreuve fait partie des 45 autres du circuit mondial, qualificative pour les Championnats du Monde Ironman 70.3. Ce sont près de 2000 athlètes amateurs, venant de tous horizons, qui gagnent chaque année le droit de prendre part au Championnat du Monde en se qualifiant au cours d'une épreuve Ironman 70.3.
Cette année 60 places ont été octroyées pour Aix en Provence. La répartition de ces places est faite par catégorie d'âge. Elle est proportionnelle aux nombres de concurrents inscrits dans chaque groupe d'âge. En l'occurrence dans mon groupe d'âge 35-39 ans, cette année 9 billets pour le grand voyage. Ca fait rêver c'est sûr, mais avant il y a la course à faire et je préfère rester concentré la dessus.
Arrivé sur place dès le vendredi après midi, je prends mes marques dans mon petit hôtel situé à quelques pas du village expo. Une bonne douche bien fraiche, car là bas il fait vraiment très chaud, et direction le retrait des dossards. C'est dans une ambiance anglo italo australo germanique que j'obtiens ma petite pancarte ! En effet beaucoup d'étrangers sont présents, 60% annoncés sur la ligne de départ. Une petite ballade dans le village expo avant de retourner à l'hôtel, 7 heures de voiture, c'est pas du triathlon mais c'est tout aussi fatiguant !
Une bonne nuit de sommeil plus tard, je suis de nouveau d'attaque pour aller découvrir le site du départ de la course. En effet le départ ne se fait pas sur Aix mais à Peyrolles sur Provence à une vingtaine de kilomètres de là. Ce qui veut dire un réveil très matinal le matin de la course...
J'en profite donc pour découvrir cette grande piscine naturelle de toute beauté, mais aussi pour déposer mon vélo et mes affaires pour le lendemain. Penser à tout et ne rien oublier, je commence à rentrer petit à petit dans ma course.
Après avoir vérifier mon sac presque une dizaine de fois (pas loin!), je reprends la route pour aller reconnaître les 90kms du parcours vélo. Un circuit modifié par rapport à celui de l'an dernier, puisque les organisateurs ont décidé de raboter quelques difficultés. Beaucoup plus roulant certes, mais de quoi bien se faire gonfler les cuisses quand même, surtout vers le 65ème kilomètres ! Il faudra rester méfiant dans les descentes, car très sinueuses voir par endroit dangereuses. A moi de rester prudent.
Je découvre quand même des paysages de toute beauté, assez montagneux et très sec. Prudence est mise sur l'hydratation qui va être très importante. J'en profite pour me désaltérer en mangeant quelques succulentes grappes de raisins ramassées au bord de la route, tout en faisant attention de ne pas se faire piquer !!!
De retour sur Aix, il est temps de rentrer à l'hôtel se détendre, déguster un bon repas (ça sera un chinois !), et surtout profiter d'une bonne nuit de sommeil (couché à 9h30 !). Demain la réveil va sonner très tôt...
Effectivement il est 4h45 et il faut déjà se lever. Un coup d'eau autour des yeux, un bon petit gatosport à la noix de coco et il est déjà temps de partir prendre le bus. Départ 5h30, au moins on ne va pas être à la bourre au départ ! La bonne ambiance règne déjà malgré la fraicheur du matin.
Passage obligé par le parc à vélo gonfler les roues de mon fidèle coéquipier. Apparemment tout le monde n'a pas les mêmes ambitions...!
Après quelques mots échangés par ci par là, il est temps pour moi de rentrer un peu dans ma bulle, dans une demie heure le départ de ma vague. D'abord les pro hommes, puis les pros femmes, les amatrices femmes, ensuite les amateurs hommes moins de 40ans (moi!), et pour finir les amateurs hommes plus de 40ans avec les relais. Vraiment une belle journée s'annonce à nous, de quoi faire une super course.
Je sais que la natation n'est pas mon point fort mais je me place dans les premières lignes. Ah je suis aux premières loges pour voir les pros partir, mais il y a beaucoup de monde derrière moi, je crois que je vais me faire bastonner ! Mais tant pis, je prends le risque. Je refais ma course une dernière fois dans la tête, je me sens bien, j'ouvre les yeux et c'est parti ! Je me fais bousculer de partout, ils sont vraiment en colère aujourd'hui ! Les 400 premiers mètres sont difficiles, il faut se faire la place, il y a beaucoup de monde. Me diriger est aussi difficile, le soleil levant pile en face. Je me laisse guider jusqu'à apercevoir enfin le chemin de bouées. J'essaie de garder un bon rythme sans m'épuiser, bien allonger, et glisser. Les espaces se sont faits, je tente d'attraper la vague des nageurs qui sont devant moi. J'aperçois les bouées signalant la sortie, je commence déjà à penser à ma transition.
Mes pieds touchent enfin le sol. Sans perdre une minute je me retire la combi, au moins 400 mètres nous séparent de l'aire de transition, je serai plus à l'aise pour courir. Je n'ai aucune idée de ma place dans le classement, mais je commence déjà ma remontée fantastique !
Casque sur la tête, je cours récupérer mon associé. Les premiers coups de pédale sont bons, je crois que ça va le faire... Une première partie relativement plate pour se chauffer avant d'attaquer la première difficulté, qui se passe sans encombre. Les jambes sont au rendez vous. Je ne cesse de doubler mais je ne m'enflamme pas la route est encore longue.
Une longue portion de plat avant d'attaquer la deuxième difficulté de la journée. Copie conforme de la première bosse, no problem ! La reco en voiture de la veille me rappelle qu'il faut en garder encore sous la pédale pour la dernière partie.
Kilomètre 65, une petite bosse de 3 bornes bien raide pour se finir les cuisses. Je ne force pas, la course à pied est proche. Mais malgré ça, j'arrive à reprendre encore du monde et même les pros femmes retardataires. Là je me dis que je commence à être vraiment bien placé.
Le panneau Aix en Provence se présente devant moi. La partie vélo se termine déjà. Seul un concurrent m'aura doublé....un relai ! A ce moment là, je me dis que j'ai du faire une grosse, grosse remontée. L'arrivée est imminente, je déchausse et pose pied à terre.
Je donne mon vélo à un bénévole qui le suspend sur une barre dans l'ordre d'arrivée. Un petit coup d'œil, je m'aperçois qu'il n'y a pas beaucoup de vélo, ça confirme !
C'est maintenant que ça commence. Une longue transition pour aller récupérer les affaires de course à pied et c'est parti, 4 boucles à faire en pleine ville.
Un peu surpris dans le premier tour, je m'aperçois que le parcours n'est pas plat du tout, mais agréable et surtout ombragé car il commence à faire très chaud. Il va falloir serrer les dents. Elles vont se serrer toute seule puisqu'il y a encore du monde à aller chercher devant !
Fin du premier tour, j'ai droit à mon premier chouchou, plus que trois. Petit problème maintenant, puisque je me retrouve à courir avec des gars qui attaquent leur premier tour. Du coup je ne sais plus qui est vraiment devant moi. C'est l'inconvénient de faire des boucles à pied. Et plus ça va aller, plus il y aura de monde. Tant pis il faut essayer de doubler tout le monde !
Surtout que quand mon fan club de toujours m'annonce que je suis 7ème....ma motivation est décuplée ! Je pars en chasse des coureurs aux chouchous ! Je ne me pose plus de question, je me fais chasseur d'hommes ! La douleur est là, mais la tête est ailleurs. Il y a de plus en plus de monde sur le parcours, je ne sais plus qui est qui, je me fais une fixation sur ces chouchous et je double encore et encore.
Passage au 3ème tour on m'annonce 5ème. Là j'avoue que je commence à rêver...la qualif, le podium, mais je n'y crois pas, on verra une fois passé la ligne d'arrivée. Je respecte les ravitaillements et pense à manger un peu aussi. Je n'ai pas envie d'exploser en plein vol, même si ça me paraît difficile tant je me sens bien ! C'est maintenant le dernier tour mais pas d'info sur ma position. Tant pis, il ne faut pas que je me fasse doubler. J'essaie d'allonger encore un petit peu mais ça fait quand même bobo. Une dernière ruelle à traverser en faux plat descendant et c'est l'arrivée.
Je m'arrache, je donne tout. La ligne est là devant moi. C'est dur mais qu'est ce que c'est bon !
La ligne enfin franchie, je récupère un peu mes esprits, tout auréolé de ma nouvelle médaille de finisher autour du cou ! Je suis vraiment content de ma course. Mais je le suis encore plus quand on m'annonce ma place... 40ème au scratch mais surtout 3ème dans mon groupe d'âge, ce qui implique mon premier podium en triathlon et peut être une qualif pour les fameux Championnats du Monde. Une joie immense m'envahit accompagnée, j'avoue, de quelques larmes ! Je suis sur un petit nuage, ça y est mon premier podium, je n'en reviens pas !
Je profite au maximum des ces instants, je ne veux plus quitter l'aire d'arrivée. Tant de temps passé à s'entrainer enfin récompensé ! Des moments comme celui là j'en voudrais tous les jours ! Et ce n'est pas fini.
18h, cérémonie officielle de la remise des "slots" (les fameuses places qualificatives) au casino d'Aix en Provence. Et d'ores et déjà, je sais que je suis qualifié puisque un papier affiché, indique qu'il y a 9 places dans mon groupe d'âge. Alors là c'est le summum ! La montée sur scène dans la grande salle de spectacle du casino, à l'appel de mon nom, me le confirmera...
Je pars aux Championnats du Monde à Mont Tremblant au Canada le 7 Septembre 2014 !!!!
Après un banquet des plus grand , la soirée se conclut avec ma toute première montée sur la troisième marche, dans ma catégorie d'âge.
Place à un peu de récup avant d'attaquer ma toute dernière compétition de la saison, la Coupe de France des clubs à Aiguillon sur mer, le 5 Octobre. Un duathlon sprint par équipe 5kms, 20kms et 2.5kms. Autant dire qu'il ne va pas falloir trainer !
Un grand merci à toutes et à tous pour vos nombreux messages reçus avant et surtout après la course ! Et un remerciement tout particulier à celle qui supporte au quotidien mes joies et mes colères, mais sans qui je pense, je n'arriverais pas à tout ça.