"Lorsque le corps ne suit plus, le mental prend les rênes...
Le dépassement de soi atteint alors son paroxysme,
Et l'être humain se sublime..."


dimanche 16 juin 2013

Un ciel en colère

Il fallait vraiment en vouloir pour prendre le départ d'une course le week-end dernier... Pourtant c'est bien ce que j'ai fait avec le Triathlon de Zarautz en Espagne !
Beaucoup de personnes voulaient y participer, puisqu'en Février dernier au moment des inscriptions, 650 places sont parties en 14 minutes à peine ! Mais 4 mois plus tard je pense que ces personnes là étaient bien contentes d'être au chaud !!!

Arrivé dès le vendredi soir à Zarautz, je prends mes quartiers dans un hôtel bien situé, à quelques mètres du départ. Un temps exécrable au rendez-vous, devinez quoi il pleut ! C'est vraiment dommage pour le spectacle mais je me dis que c'est pour tout le monde pareil. J'en profite pour me dégourdir les jambes en allant respirer le bon air marin en bord de mer. Je m'aperçois très vite qu'il y a un léger problème...la plage est remplie de méduses ! Des milliers de méduses échouées à perte de vue. Je suis impressionné par ce spectacle, mais aussi très sceptique quand au bon déroulement de l'épreuve de demain. Effectivement la sanction ne tarde pas à tomber, il est 22h30, et un sms de l'organisation vient de me parvenir: L'épreuve de natation est annulée à cause des méduses. Ce sera remplacé par un duathlon (9-82-14).
Certes déçu qu'il n'y ai pas la natation, et pas trop préparé pour ce genre d'épreuve, je me dis qu'un duathlon c'est quand même super bien pour moi ça!!!

Samedi matin, petit réveil musculaire avant d'aller poser le vélo au parc. Il pleut toujours autant. Il va falloir vraiment être prudent surtout sur la partie vélo. Un parcours en deux boucles, avec une montée de 20kms, un demi tour et 15kms de descente avant de retourner sur Zarautz.
Il est temps de m'approcher du départ. Les rues de la ville commencent à se remplir petit à petit, la pression commence à monter. Un léger échauffement à pied pour éviter de trop se tremper mais aussi pour prendre place en première ligne car connaissant un peu le départ des courses en Espagne, mieux vaut être bien placé !


Un départ dix minutes avant pour les filles, c'est maintenant l'appel des gros costaud de la course avec Eneko Llanos, Jon Unanue et le Français Gwen Ouillères...pour ne citer qu'eux ! Les barrières nous sont enfin retirées et la meute de loups avance calmement sur la ligne de départ.


J'ai vraiment hâte que ça parte ! Trente secondes du départ, la musique à fond qui te transsande, un public de fou malgré la pluie,  je sais pourquoi je n'aime que les courses en Espagne ! Et c'est parti, les fauves sont lâchés.


Effectivement ça part à fond, mais je reste tranquille bien au chaud. Très vite Llanos prend les devants suivi de quelques irréductibles. L'allure est vive, la pluie est toujours là, et le vent en bord de mer. Je me protège au maximum en restant dans les pieds. Nous sommes déjà à mi course et c'est déjà bien décanté. Je suis dans un groupe de quatre coureurs toujours bien au chaud, j'en garde sous la pédale pour la suite. Le public est là pour nous encourager, surtout quand on passe dans les rues du village, c'est énorme !


Déjà la fin de la première course à pied, c'est l'entrée au parc à vélo. Relativement bien placé, je ne perd pas une minute pour me changer et repart accompagné de mon fidèle. Une toute petite portion de plat pour se mettre en jambes avant que choses sérieuses commencent.


 En effet, une vingtaine de kilomètres de montée nous attendent, pas très pentue certes, mais très longue. Je ne m'emballe pas trop vu qu'il y a la même chose sur le second tour. La pluie tombe encore et toujours, et plus on monte et plus il fait froid surtout dans les passages en sous bois. C'est assez dangereux vu que les premiers commencent à descendre en face. Le demi tour arrive enfin. Je fais le point sur les poursuivants, ils sont assez loin. La descente est rapide, mais la prudence est de mise, la route est gorgée d'eau. C'est bientôt l'arrivée sur Zarautz, mais avant passage par la côte du camping de la ville. Une butte d'une centaine de mètres à franchir, endroit clé de la course pour les spectateurs. On se croirait au tour de France tant on est acclamé ! Le demi dans la villages est pire...ils sont tous là sous les parapluies malgré la pluie incessante et le froid. Ca donne un regain de force et d'énergie pour l'entame du second tour.


Peu de monde à doubler devant pour moi, mais gros point positif, pas beaucoup ne me dépassent. Je lâche tout sur cette deuxième boucle avant de lâcher mon fidèle au stand. Peu de vélo sont posés, je suis vraiment bien placé.

Transition de nouveau éclair, je pars pour deux tours à pied. Les premiers kilomètres sont durs, même très durs. La première course à  pied mais surtout le parcours vélo sont passés par là ! J'ai les jambes en béton armé et du plomb dans les chaussures, plutôt de l'eau ! La pluie redouble d'intensité mais il y a toujours autant de monde dans les rues, ça permet d'oublier la douleur le temps d'un instant.


J'entame mon second tour, je n'ai repris personne mais maintenant certains sortent du parc à vélo pour attaquer leur premier tour, difficile de savoir qui est vraiment devant moi. Personne ne me double c'est bon pour moi.


C'est de plus en plus dur mais c'est bientôt la fin. Heureusement qu'il n'y a pas un troisième tour j'ai les jambes c'est des poteaux ! Dernier kilo, je sens quelqu'un derrière moi. Je m'écarte pour le laisser passer et je m'aperçois que c'est un concurrent direct grâce au bracelet de couleur. J'essai de m'accrocher derrière lui mais rien à faire mes jambes en ont assez.
Je termine dans le dur jusqu'à passer la ligne au sprint, puisque quelqu'un arrive encore derrière ! Je suis gelé, transi par la pluie et le froid.


Je me place donc 14ème au classement final, pleinement satisfait mais sans trop avoir pris de plaisir au vu des conditions climatiques. C'est vraiment dommage pour nous les participants, les spectateurs et surtout les organisateurs.
A charge de revanche pour l'année prochaine, puisque d'ores et déjà, l'organisation a octroyé des dossards préférentiel à tous les participants de cette année. Je leur tire mon chapeau !

Prochaine épreuve pour moi le 7 Juillet à Getxo pour un Half Ironman, toujours en Espagne....
Je vais finir par être bilingue !!!!