"Lorsque le corps ne suit plus, le mental prend les rênes...
Le dépassement de soi atteint alors son paroxysme,
Et l'être humain se sublime..."


mercredi 13 juin 2012

Viva España !!!!

Si vous cherchez un triathlon à découvrir l'année prochaine,  je vous conseille vivement celui de la ville de Zarautz en Espagne, un régal !


Une région magnifique, une organisation au top, 3kms de natation en pleine mer avec un départ sur la plage de Getaria, 81kms de vélo bien costauds, et 20kms de course à pied en traversant une foule de spectateurs déchaînés !
Mais revenons un peu plus en détail sur cette journée...
Voilà plus de 4 mois que je m'étais inscrits à cette course. Il ne fallait surtout pas manquer le début des inscriptions...En effet, 650 places parties en un peu moins de 3 heures. De la folie !
J'attendais vraiment cette compétition avec impatience, puisque d'une part il s'agit de mon premier longue distance de la saison, et d'autre part un moyen pour moi de jauger l'état actuel de ma préparation pour le Norseman.


Samedi 13h30, tout le matériel est prêt au parc à vélo, la combi sur l'épaule nous prenons un bus qui nous mène à la plage de Getaria, le lieu du départ. Nous y sommes en 10 minutes. Le vent lui aussi... Il commence à se lever.


Je retrouve les quelques "frenchies" qui ont fait le déplacement eux aussi. Nous nous dirigeons donc sur la plage devant la ligne de départ. J'avais oublié cette belle sensation que de se retrouver au milieu de 650 bonhommes déguisés en têtards à tête verte !


Le départ est donné, après quelques dizaines de mètres de course dans le sable, c'est le grand plongeon dans la machine à laver ! Entre la houle et les coups reçus, difficile pour moi de me diriger. Il ne faut pas avoir le mal de mer ! Je me fais une raison, fais confiance aux gars qui sont devant moi pour la direction, et m'efforce tant bien que mal à garder le cap... Et l'estomac dans mes talons.
La plage en vue, j'ai toujours autant de monde autour de moi. Mes pieds touchent enfin le sable, il reste une cinquantaine de mètres pour sortir de l'eau. Mais maintenant c'est la guerre contre le courant ! La marée est basse et l'aire de sortie est balayée par une baïne !
Après un dur combat et une sortie de l'eau un peu chaotique, qu'il est bon de sortir avec autant de public autour de soi !La transition se passe vite et bien, j'enfourche mon cheval et c'est parti...


Deux boucles de 28kms chacune, avec traversée de l'avenue principale de Zarautz puis une de 25kms qui nous amènera au "Mur de Aia" avec un passage à 18% !!!
Dès la sortie du parc, un bon petit mur de quelques kilomètres à grimper histoire de chauffer les cuisses. Je monte au train (on ne va pas trop forcer de suite, il s'agit tout de même de récupérer un peu de ma laborieuse natation). Pas d'autre difficulté à signaler sur cette première boucle si ce n'est le vent de face sur le front de mer qui nous ramène à Zarautz. Passage de l'avenue principale bondée de supporters. C'est énorme, on se croirait au Tour de France !



Ca donne envie d'appuyer encore plus fort sur les pédales, mais la fougue est de courte durée...
Kilomètres 65, nous prenons la direction d'une zone industrielle. Et, le bitume si beau jusque-là se transforme en un béton rainuré (pour que les roues des voitures accrochent en cas de neige !).
Pas besoin de comprendre l'espagnol pour comprendre ce que nous clament les spectateurs postés sur les côtés :"ES AQUI, ES EL MURO !" On a compris...
Trois rampes dignes des plus grands cols pyrénéens à passer... Je me sens moins seul lorsque je me rends compte que tous les coureurs autour de moi semblent à l'agonie...


C'est vraiment très très dur, mais je m'accroche, il faut  grimper. Je pense alors aux plus de 3500 mètres de dénivelé qui m'attendent au mois d’août en Norvège... Ce n'est pas ce mur qui aura ma peau !!! Un leitmotiv important, d'autant plus que les spectateurs sont là pour remonter le moral. "Allez mon gars, ils t'accompagnent, t'encouragent, rien que pour ça, tu te dois d'arriver en haut, et sans poser le pied à terre, parce qu'alors là malheur à toi !". Je compte chaque coup de pédale, et me focalise sur un rythme comme un métronome... La fin du calvaire approche... Une longue descente qui nous amène au pied d'une ultime montée puis vient la délivrance: le retour, direction le village. Je fais tourner les jambes afin de les décontracter au maximum. Arrivé au parc à vélo, les jambes sont raides, engourdies. La longue transition jusqu'à ma place me permet de les relâcher un peu.

Les tennis aux pieds, équipé de mes manchons de compression MEDILAST, me voilà parti pour trois tours de course à pied.

Très vite, je suis dans le dur. Le souffle coupé, une douleur au niveau des côtes, je peine à respirer. Je suis contraint à réduire mon allure, limite à m'arrêter. J'avais déjà eu ce problème sur certaines courses. Je ne sais pas encore trop d’où ça vient, plusieurs hypothèses à ce jour. Est ce de passer de la position "couché sur le vélo" à la position "debout" ? Est-ce lié à mon état de stress ?
Après un premier tour de course, la douleur s'estompe petit à petit jusqu'à disparaitre au début du second tour.
Je retrouve enfin mon allure de course et remonte avec plaisir, un à un les concurrents. A chaque doublement, je regarde les couleurs des poignets de celui que je dépasse... En effet, à chaque tour effectué, un bracelet nous est donné. Blanc au premier tour, rouge au second et noir au troisième. J'accélère encore pour dépasser un maximum de concurrents, en ne sachant qu'au dernier moment s'il sont juste devant moi au classement...


Qu'importe je me sens pousser des ailes alors j'en profite ! Un dernier passage dans les petites ruelles bondées de monde, et c'est le sprint final. Que du bonheur ! Je passe la ligne avec un temps final de 4h37.

Très satisfait de ma course, je reste néanmoins un peu déçu de ma natation. Mais il faut avouer que je n'avais encore jamais nagé dans une mer aussi houleuse ! Mon vélo reste correct. Quand à ma course à pied, il faut que je règle vite mon petit problème de souffle. Mais dans l'ensemble c'est tout bon.

J-50

Nous sommes maintenant à un mois et demi de l'objectif du Norseman ! Les jours, les heures, les minutes s'égrainent de plus en plus vite. Je suis à la fois pressé d'y être, mais j'ai encore envie de profiter un maximum de cette attente ! C'est vraiment bon !






Le classement général















1 commentaire:

  1. Si tu évitais de vendre les bons coins du pays basque ca serait cool:--)

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